CEPRODILIC
À mon arrivée à Bujumbura, la nuit était tombée.
L'aéroport est joli. Petit, il étend ses quelques voûtes en ogives au milieu de la piste.
Debout dans le hall principal, un peu étourdi encore par ce long voyage et par l'atmosphère nouvelle, je regardais les passagers se jeter dans les bras de ceux qui les attendaient.
Les mains qui claquent, les sourires contagieux, les enfants, les longues embrassades et les pieds qui se soulèvent un peu du sol... Tiens, moi je ne savais même pas trop qui allait venir me chercher... Révocate, la directrice du Campus Numérique de Bujumbura, ou bien Jibril, un Camerounais, responsable des formation au CNF, que j'avais vus en visioconférence à l'AUF, mais dont je ne reconnaîtrais sans doute pas les visages ici...
Le temps passant, les rires se sont faits plus rares, plus d'embrassades, sauf pour quelques retardataires soulagés de trouver leurs ouailles. Le bureau de change du hall étant fermé, je n'avais pas d'argent, ni personne à contacter d'ailleurs. Et j'étais en train d'imaginer ma première nuit d'aventure lorsque Révocate et Jibril sont arrivés.
C'est toujours étrange d'arriver la nuit dans un pays inconnu. On cherche à percer le mystère de l'obscurité pour trouver un repère, quelque chose à découvrir déjà ou auquel se raccrocher, mais la surprise est toujours totale le lendemain matin.
Nous sommes arrivés à Céprodilic, la mission protestante, où l'on m'a donné une chambre pour 7000 FBU (5 euros), alliance subtile du minimum à l'essentiel.
Premier repas au Céprodilic, je trouve la nourriture très bonne. Je me lasserai un peu par la suite du menu qui invariablement ne varie pas, mais je resterai fidèle à l'Agatoke du matin, un ragoût de bananes aux légumes qui permet de tenir jusqu'au soir sans manger.
Je rencontre Claude, un rwandais qui me fait payer double le premier repas en guise de bienvenue. Je lui en suis reconnaissant, car il est toujours bon d'avoir un ami de la sorte pour vous accoutumer aux transactions pécunières locales. J'apprécierai beaucoup moins en revanche le geste de Fidèle qui me fera payer la première nuit alors que l'AUF l'avait déjà prise à sa charge et qui me demandera de payer deux fois la même nuit lorsque Dominique, le gérant, me proposera de passer la dernière nuit dans l'autre Céprodolic, plus calme et plus frais. Les vrais amis vous trompent pour mieux vous rendre alerte, les autres vous font la tête lorsque vous refusez qu'ils vous volent...
Au Céprodilic, j'étais un peu chez les scouts, un peu à l'école, et j'écoutais les démonstrations du grand Onésime à la nuit tombante sur les combinatoires sexuelles admissibles et sur les autres qui sont le fait de Satan...
En descendant de l'avion, j'ai retrouvé l'odeur humide de cette chaleur qui enveloppe le corps d'un seul coup; j'étais revenu du côté moite de l'équateur..
L'aéroport est joli. Petit, il étend ses quelques voûtes en ogives au milieu de la piste.
Debout dans le hall principal, un peu étourdi encore par ce long voyage et par l'atmosphère nouvelle, je regardais les passagers se jeter dans les bras de ceux qui les attendaient.
Les mains qui claquent, les sourires contagieux, les enfants, les longues embrassades et les pieds qui se soulèvent un peu du sol... Tiens, moi je ne savais même pas trop qui allait venir me chercher... Révocate, la directrice du Campus Numérique de Bujumbura, ou bien Jibril, un Camerounais, responsable des formation au CNF, que j'avais vus en visioconférence à l'AUF, mais dont je ne reconnaîtrais sans doute pas les visages ici...
Le temps passant, les rires se sont faits plus rares, plus d'embrassades, sauf pour quelques retardataires soulagés de trouver leurs ouailles. Le bureau de change du hall étant fermé, je n'avais pas d'argent, ni personne à contacter d'ailleurs. Et j'étais en train d'imaginer ma première nuit d'aventure lorsque Révocate et Jibril sont arrivés.
C'est toujours étrange d'arriver la nuit dans un pays inconnu. On cherche à percer le mystère de l'obscurité pour trouver un repère, quelque chose à découvrir déjà ou auquel se raccrocher, mais la surprise est toujours totale le lendemain matin.
Nous sommes arrivés à Céprodilic, la mission protestante, où l'on m'a donné une chambre pour 7000 FBU (5 euros), alliance subtile du minimum à l'essentiel.
Premier repas au Céprodilic, je trouve la nourriture très bonne. Je me lasserai un peu par la suite du menu qui invariablement ne varie pas, mais je resterai fidèle à l'Agatoke du matin, un ragoût de bananes aux légumes qui permet de tenir jusqu'au soir sans manger.
Je rencontre Claude, un rwandais qui me fait payer double le premier repas en guise de bienvenue. Je lui en suis reconnaissant, car il est toujours bon d'avoir un ami de la sorte pour vous accoutumer aux transactions pécunières locales. J'apprécierai beaucoup moins en revanche le geste de Fidèle qui me fera payer la première nuit alors que l'AUF l'avait déjà prise à sa charge et qui me demandera de payer deux fois la même nuit lorsque Dominique, le gérant, me proposera de passer la dernière nuit dans l'autre Céprodolic, plus calme et plus frais. Les vrais amis vous trompent pour mieux vous rendre alerte, les autres vous font la tête lorsque vous refusez qu'ils vous volent...
Au Céprodilic, j'étais un peu chez les scouts, un peu à l'école, et j'écoutais les démonstrations du grand Onésime à la nuit tombante sur les combinatoires sexuelles admissibles et sur les autres qui sont le fait de Satan...