Intermède

Changeons un peu de sujet.

J'ai passé une journée délicieuse dimanche dernier, dans le silence ensoleillé de ma chambre à Muyange. C'était la première fois que j'étais vraiment seul, le premier regroupement IFADEM s'étant terminé la veille. Et mine de rien, ça fait aussi du bien d'être seul, d'avoir un peu le loisir de revenir sur tous ces événements, passés, présents.

J'ai lu. J'ai fini un livre, dont je parlerai sans doute ici, sur ce qui s'est passé pas très loin. Une lumière obscure qui n'en éclaire pas moins une partie du contexte où je vis, mais que l'actualité tend à rendre moins visible aujourd'hui.

Mon journal ouvert en décembre 2007.

Aragon aussi, et la notice des Yeux d'Elsa qui permet d'en comprendre le contexte, encore une fois, dans lequel est née la renaissance de son écriture poétique et la naissance d'un chant national, depuis Le Crève-coeur. La force du poème éponyme... La Nuit de Dunkerque, Plus belle que les larmes, Le Cantique à Elsa et tous les autres, qui s'agencent dans le recueil comme autant de rouages participants d'une vision nouvelle et combattante.

J'écoutais Hélène Martin qui comme personne sait chanter Aragon, et son Journal d'une voix dans lequel elle retrace en poésie le parcours de son chant à elle.

Je suis redescendu sur terre. J'ai relu mes notes, confronté ma problématique aux nouvelles données récoltées, supprimé ce que je n'avais pas encore les moyens de comprendre il y a quelques semaines et terminé la note de synthèse sur le premier regroupement pour PJ Loiret.

J'ai commencé la rédaction d'une histoire amusante, un projet avec Maya..

En ouvrant une note écrite à la relecture de la pièce de Calderon, La Vie est un songe, j'ai retrouvé certaines pensées que j'avais posées là un soir oublié.

Elles ont pris la forme d'un petit poème, que je soumets ici, et que j'accompagne du chant d'Hélène Martin, qui ne m'a pas quitté.

D'autres petites choses aussi, mais je suis en train de faire un site... J'en donnerai l'adresse quand il sera terminé.


Hélène Martin chante Aragon

LES JOUEURS DE CARTES

Nous sommes les images des rêves qui nous traversent
Nuées de nos désirs et de leurs cendres
Elles meurent sans cesse avant que renaissent et nous brûlent à nouveau
Nous qui est avant nous celui qui l’homme habite
Et qui toujours remplit les verres
Nous sommes des joueurs ivres débordant de colère
D’amour et de détresse
D’ignorance et d’hypnose
Nous nous fondons en l'autre quand le trop-plein fait rage
Non parce que nous voulons donner ou prendre quelque chose
Mais parce que nous ne savons rien contenir de l’orage
Et quand l’alarme vient de qui nos coeurs résonnent
Nous ne sommes plus rien que désir ne façonne
Une route
Un chemin
C’est là qu’il va fleurir
C’est sa nouvelle aurore
Amour
Désir
L'un est le jardinier de la nature de l'autre

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