Un détour loin des tours

Tokyo est tellement grande qu'on peut prendre le train pendant deux heures et...toujours être à Tokyo!

On entend parfois parler de la campagne, comme on entend parler d'un temps révolu, de légendes désuetes et un peu mystérieuses. On finit par se dire que la campagne existe peut-être, de l'autre côtés des montagnes...

Pourtant il existe des failles dans la grande plaque de verre et de goudron qui s'étend le long des côtes, des zones qui ne sont encore tachées que de quelques retombées urbaines, comme des crachats noirs rejettés au hasard par les volcans, à quelques kilomètres de la couche de lave.

Anne et moi, on a donc profité d'un week-end prolongé pour essayer de voir où le vert résiste encore, et après deux heures de train, on s'est retrouvés à Hakone.


On sent quand même à quel point la ville essaie de mater la campagne car ce n'est pas le train qui nous y a emmenés, mais le RER...

Quand le paysage change, quand les maisons font place au collines, les routes aux rivières, on a du mal à croire que les reliefs qu'on découvre ne soient pas des projections sur les écrans des fenêtres pour soulager le voyageur de la monotonie du trajet, un peu comme celles que l'on présentait dans Soleil Vert aux gens qui allaient mourir; des images d'un monde qui n'existe plus.

Et pourtant si, c'est pas du cinéma : on sort du train, fatigué, ébloui par tout ce vert dont on a du mal d'abord à percevoir les nuances, les poumons brûlés par l'air trop pur.


Il y a même des fleurs, des hortensias et des lys, partout.


Et puis on respire, on s'habitue, on prend de la hauteur.


Le lendemain matin on est parti marcher dans la montagne, celle du petit Kintaro dont la légende dit qu'il est très très fort et qu'il fait du sumo avec des ours...Mais nous on l'a pas vu ce jour là.

Après 3 heures de marche qui nous ont quand même emmenés à 1280 mètres, on est redescendus, exténués mais heureux, s'affaler dans un Onsen, les sources chaudes. Parce que oui, Hakone, région volcanique, est avant tout réputée pour ses Onsen! Si vous voulez, le Onsen est un peu au Sento ce que le restaurant est à la cantine, on ne vient pas seulement s'y faire cuire, on profite surtout de la qualité du bouillon!


Je ne connais rien qui détende mieux que ça, (sauf l'amour peut-être...) à tel point qu'en sortant, je me suis endormi et que je ne me rappelle plus de rien.


A mon réveil, le ciel avait baissé le rideau sur la montagne transformée en nuage. Le spectacle s'est terminé devant le lac rendu aveugle qui nous a dit de rentrer.


Une distance a franchir dont je n'ai plus de souvenir, un soir humide, chaud de la moiteur du bitume, et le lendemain, à mon réveil, j'étais à Tokyo.

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