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Le Kabuki
La dernière fois que je suis allé au Kabuki, c'était aussi la première fois et... ma foi, c'est incroyable! J'ai assisté à la représentation de la Douzième Nuit de Shakespear, adapatée pour le Kabuki par Ninagawa . S'il est très connu ici et ailleurs pour ses mises en scène des oeuvres de Shakespear, c'était la première fois qu'il s'essayait à l'art traditionnel du Kabuki. L'endroit, déjà, donne le ton : on change d'atmosphère, on va changer d'ère. Situé au coeur de Ginza, le quartier chic de Tokyo, à deux pas de l'Apple Store, le Kabuki-za, bien que construit en 1889, semble une pièce étriquée, difficilement rajoutée au puzzle des grands édifices modernes qui l'entourent. Sa vétusté est à l'image des valeurs qu'il rappelle à la modernité japonaise : alors qu'autour tout se construit en hauteur et se renouvelle sans cesse, l'imposante contruction traditionnelle demeure inchangée, à l'abri des modes et innovations q...
Oreiller d'herbes
Je lis en ce moment l'étonnant Oreiller d'herbes de Natsumé Soseki, roman poétique qu'il définit lui-même comme un "roman-haïku". Je n'avais pas été touché par Je suis un chat , que la critique pourtant porte aux nues et qui est censé être son oeuvre majeure ; j'avais trouvé l'écriture ampoulée et le tout un peu kitsch, mais sans doute était-ce plutôt dû à une affreuse traduction. Elle est ici excellente. Rendant invisible l'artifice, elle annule la distance entre les langues, les époques et les cultures. Un peintre se retire dans une auberge de montagne pour peindre et réfléchir sur son art, sur l'acte de création. On le suit comme s'il était tout à fait possible qu'on passe à son tour prochainement dans cette auberge, bien qu'elle se trouve en fait au début du XXe siècle. "Conscient de la singularité de son oeuvre, l'auteur écrivit : "Si ce roman-haïku (l'expression est certes bizarre) s'avère possible, il o...