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Dernier message
Je me souviens. Il y a six mois déjà... Je me souviens, papa, de la porte bleue par laquelle tu regardais le monde. Je me souviens de ton regard de lumière et d’amour, qui nous a vu grandir, qui nous a fait grandir. Je me souviens qu’adolescent, ça m’agaçait un peu que tu me regardes longtemps comme ça, non pas que ça m’agaçait vraiment, mais je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas qu’au-delà de l’instant, c’était moi tout entier, de la naissance à ce jour, que tu regardais avec amour. Puis j’ai grandi. Je suis devenu père à mon tour. Et je regarde mon enfant avec tes yeux, et le même amour. Avant cela même, j’avais grandi, quand j’ai compris que ce que tu nous as donné, en fait tu nous l’as offert. Je suis heureux d’être passé de l’âge ignorant, où tout ce qui est reçu n’est jamais qu’évidence, avec toi, à celui de l’adulte qui prend conscience de la chance qu’il a eue d’avoir des parents aimants. Et rien n’est jamais donné, tout est toujours offert. Les cadeaux, les voyages, les c...
Oreiller d'herbes
Je lis en ce moment l'étonnant Oreiller d'herbes de Natsumé Soseki, roman poétique qu'il définit lui-même comme un "roman-haïku". Je n'avais pas été touché par Je suis un chat , que la critique pourtant porte aux nues et qui est censé être son oeuvre majeure ; j'avais trouvé l'écriture ampoulée et le tout un peu kitsch, mais sans doute était-ce plutôt dû à une affreuse traduction. Elle est ici excellente. Rendant invisible l'artifice, elle annule la distance entre les langues, les époques et les cultures. Un peintre se retire dans une auberge de montagne pour peindre et réfléchir sur son art, sur l'acte de création. On le suit comme s'il était tout à fait possible qu'on passe à son tour prochainement dans cette auberge, bien qu'elle se trouve en fait au début du XXe siècle. "Conscient de la singularité de son oeuvre, l'auteur écrivit : "Si ce roman-haïku (l'expression est certes bizarre) s'avère possible, il o...

