Pierrôt est mort ! Vive Pierrôt !
Après plusieurs années de lutte, dans laquelle il trouvait tout de même matière à s'amuser de l'absurdité du système bureaucrate nippon, Pierrôt a dû plier baggages. Il avait ouvert son bar il y a dix ans peut-être, à Shimokitazawa; un bar qu'il avait construit lui-même, car il travaille le bois, et où venaient jouer chaque week-end les musiciens du quartier. Pierrôt est un personnage, un original dont les yeux reflètent toujours la vivacité de convictions sans âge. Il aime montrer du doigt l'absurdité, arriver avec un mégaphone dans les manifs et parler aux flics, faire le pied de grue devant les ambassades jusqu'à ce qu'il soit entendu... Son café était situé sur un terrain sur lequel les propriétaires voulaient construire un immeuble; ils lui ont donc demandé de partir. Evidemment, un Japonnais se serait exécuté avec force courbettes devant la requette de celui qui avait eu la bonté de lui louer un emplacement depuis tant d'années, mais le contrat de Pie...