Quand Veda s'évada
La véranda l’avait rendue dodue, La véranda d’où s’évada Veda. Elle rêvait d’a... Elle rêvait d’aventures, De tâter du tourteau, D’la pie ou du perdreau Et d’attraper tout crus Les p’tits oiseaux perdus Au pied du réséda. Elle avait, d’habitude, le va-et-vient Lassant du vain chemin de ronde, autour Du frigidaire, comme limite à son monde. La pâtée pas chère posée là, Par terre, sous la porte du four, Les miettes, le même paysage Et le visage des jours Que l’on connaît déjà. Loin du ronron lascif de sa vie sage, Elle voulait voir la vie, la vraie, la blonde Odeur de l’herbe arrosée le matin, Et courir au ruisseau, à l’heure Où rase l’eau le vol des étourneaux. S’avisant savamment du bon moment, Le chat si las saisit sa chance, quand La porte ouvrant sur sa vie de chasseur, La fit sourire du faux-pas de sa sœur. Veda vit d’abord, noyés dans les dall...