Naeba ou les plaisirs retrouvés

Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu la neige, longtemps que je n'avais pas fait de ski...

La dernière fois, mémorable, c'était il y a déjà presque dix ans, en haut des Himalayas : une piste, un tire-fesses et des skis en bois, mais les montagnes altières, si hautes au-dessus de nos têtes, un vertige perpétuel...

Avant cela, c'était l'enfance et Valmorel, chaque année ou presque, jusqu'à ce que mes deux parents tombent malades et qu'on n'y retourne plus.

Au Japon, même les montagnes sont mignonnes. Petites, on les dirait posées là pour la photo, tout exprès érigées pour les week-end hivernaux à deux heures de Tokyo. Moins sauvage que l'Inde, c'est sûr, surtout dans les dédales hôteliers qui serpentent au bas des pistes, consciensieusement bétonnés années après années, où l'on retrouve tout ce que l'on s'était fait une joie de quitter en partant : boutiques magazins patchinko game center familly restaurant karaoke...

Mais la joie est partout la même de marcher sur la neige -et cette odeur particulière des montagnes enneigées !- de se plonger la tête dans un ciel qui paraît lavé, d'embrasser de si doux paysages dont l'existence évoquée dans la grande ville paraît douteuse, même à deux heures de là, de fendre la tempête sans avoir froid, de tomber presque sans avoir mal, d'avoir, en fait, la liberté d'autant d'espace pour goûter à nouveau à la joie simple de jouer !





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